Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/371

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reille ?… L’abcès est là… Le docteur Simard pratiquera une opération fort simple, mais urgente… Et j’ai le plus grand espoir que tout ira bien…

— Oh ! fit Josanne, mon petit Claude !…

Et elle se mit à pleurer…


Et ce fut l’aube encore. Noël et Josanne virent blanchir la fenêtre. Le jour apparut comme une délivrance, comme un espoir… L’enfant s’endormit. Josanne, soulagée par les larmes, serrait les mains de Noël…

— Mon pauvre ami ! Pardonne-moi ! Je n’ai pas eu pour toi une seule bonne parole ! Mais j’étais si malheureuse !… Ma tête se perdait… Je sais que tu ne m’en veux pas, mon chéri…

— Ma Josanne ! J’étais bien malheureux, moi aussi.

Elle dit doucement :

— Cela crée un lien de plus entre nous, d’avoir vécu ces heures ensemble…

— Oui, répondit-il, et un lien aussi entre Claude et moi… Je l’aimais, avant, mais je l’aimerai bien davantage, après avoir tremblé pour lui… Il m’appartient un peu, maintenant… Allons ! tu vas être bien courageuse. Je dois te quitter pour aller chez ce docteur Simard…

Quand il fut prêt, Noël descendit le sombre petit escalier. Dans la loge de la concierge, à l’entresol, une lampe brûlait, et l’odeur du chocolat se mêlait au relent du pétrole. La porte de la loge était entr’ouverte sur cette sorte de taudis où la portière, en camisole et en jupon, causait avec un jeune homme… Noël crut entendre le nom de madame Valentin et l’indication de l’étage… La concierge était retournée