Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/374

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Elle l’embrassa. Une larme glissa de ses yeux sur la joue de Claude… « Mon petit cœur, je n’oserais plus dire que je regrette ta naissance. Cela nous porterait malheur !… Sois tranquille ! mon chéri, ta maman t’aime, et tu as aussi un grand ami très bon, très doux, qui t’aime aussi… Nous serons heureux… »

La sonnette tinta… La Tourette n’était pas rentrée…

« Est-ce le docteur Blanchet, déjà ?… Il a dû rencontrer Noël sur le trottoir… se dit Josanne. C’est peut-être le garçon du pharmacien… La Tourette est allée faire ses provisions, et elle bavarde dans toutes les boutiques… »

Elle acheva de nouer ses cheveux, enfonça deux longues épingles au hasard, et serra la cordelière de sa robe… La sonnette résonna encore, timidement.

Josanne ouvrit.

Tout d’abord, elle ne reconnut pas Maurice. Elle murmura.

— Monsieur ?…

Mais lui entra dans la salle à manger sombre, à peine meublée, et, Josanne, refermant la porte, machinalement, le suivit. Ils se trouvèrent face à face…

— Josanne !

— Vous !…

Comme il semblait ému ! Son visage était pâle, affreusement pâle, auprès du col d’astrakan de sa pelisse… Il tenait son chapeau à la main… Sa voix chevrotait un peu, basse et voilée…

— Josanne !… l’enfant ?… On m’a dit…

— Il a failli mourir ; il est sauvé…