Page:Tinayre - La Rebelle.djvu/49

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les cloisons, portant la terreur dans l’âme des rédactrices, des employés et des grooms. M. Foucart exécutait une malheureuse :

— Le dessin de modes et l’art, ça n’a pas le moindre rapport, mademoiselle… Il faut qu’on voie tout, tout, absolument tout, les petits plis de la jupe et les fleurs de la broderie… Et pas d’ombres, ou presque pas !… Allongez-moi la bonne femme, les jambes, la taille, hardiment !… La tête petite, le ventre plus rentré… Quoi ? quoi ?… Le document photographique ?… Eh bien, c’est un document, pas autre chose ! Ne copiez pas, inspirez-vous ?… Allongez, allongez la bonne femme… Savez-vous qu’Héderger, le grand photographe, fait poser ses modèles debout sur un petit banc ? La robe traînante cache les pieds du banc… Hein ? quoi ? vous dites que ça n’est pas « nature » ?… Et après ?… Le dessin de modes et la nature, mademoiselle, ça n’a pas le moindre rapport…

Le trille exaspérant du téléphone retentissait :

— Mademoiselle Flory !

— Monsieur Bersier !…

— Madame Valentin !…

Josanne accourait. Le récepteur passait de main en main…

— Allô !… allô !…

Une dame, engoncée dans ses zibelines, arrêtait Josanne, la forçait à quitter l’appareil.

— Madame, j’attends depuis une heure… Je veux voir madame Foucart…

— Mais, madame, adressez-vous…

— Je viens pour une réclamation… Je n’ai pas reçu la prime…