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Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/102

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qu’elle mette ses rancunes de côté, qu’elle laisse venir son heure et qu’elle paraisse ménager Richelieu, en attendant de l’anéantir. Il fut l’intendant des plaisirs, l’organisateur des soupers et pis encore. Elle ira — plus tard — presque aussi loin que lui dans la complaisance. Au printemps de sa faveur, elle a ce trait de génie d’inventer pour l’Inamusable un amusement inédit : le théâtre des Petits Cabinets, élégant prétexte à renouveler sans cesse les aspects d’une beauté tout en nuances, que menacent déjà le temps — et l’habitude.

Dans une galerie du palais, près du Cabinet des Médailles, une petite salle charmante s’éleva. M. de Tournehem, devenu, par la grâce de sa jolie nièce, directeur général des Bâtiments, à la place d’Orry disgracié, se chargea de fournir le matériel et les costumes. La troupe et l’orchestre réunissaient de grands seigneurs avec quelques gens de leur domestique qui étaient bons musiciens : c’étaient Mmes de Brancas et de Sassenage, la marquise de Livry et cette ravissante et spirituelle Mme de Marchais, femme du premier valet de chambre, rivale de Mme Geoffrin et providence des candidats à l’Académie. C’étaient aussi les ducs de Chaulnes, de Nivernois, d’Ayen, MM. de Sour-