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qui n’aime pas le plaisir sensuel, qui le subit et sait mal le donner… Entre les bras fatigués de la marquise, Louis XV, déçu, se souvient d’autres caresses et compare… C’est pourquoi, l’attente de la volupté, dans cette chambre délicieuse, est triste comme la mort.


Ce drame secret, qui a commencé dans la joie même des premières étreintes, lorsque le Roi s’étonnait de posséder une femme froide « comme une macreuse », durera cinq ans.

Ce que Mme de Pompadour perd dans l’ombre de l’alcôve, elle le regagne le jour, au contraire de ces amoureuses dont chaque nuit est une victoire que détruit chaque matin. Le jour venu, la marquise refait ses armes. Elle appelle au secours de sa beauté défaillante l’art du maquillage et de la toilette. Le fard lui rend une apparence de santé, un éclat artificiel qui s’accorde avec la poudre, avec les dentelles, avec la chatoyante splendeur des soies à ramages et la richesse du décor. Elle retrouve son joli regard, son sourire flottant au coin des lèvres, sa voix musicale, ses talents de chanteuse et de diseuse, son vif esprit parisien, qui n’est pas tout à fait l’esprit de Versailles. Ainsi armée, elle