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Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/164

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souffre les « femmes obscures », les filles séduites ou achetées par les soins du valet de chambre Lebel. Cela ne signifie pas, comme ses détracteurs l’ont prétendu, qu’elle les procure elle-même à son ex-amant, et que la dévote se double d’une entremetteuse. La légende, qui fait de Mme de Pompadour une sultane validé du Parc aux Cerfs, est, comme toutes les légendes, une grossière simplification de sentiments et d’actes très complexes et mal analysés.

Il semble bien que le secret de cette attitude complaisante se révèle dans les Mémoires de Mme du Hausset, portraitiste sans art, mais fidèle, de la maîtresse qu’elle connaît si bien. Le passage vaut d’être cité tout entier.

« Madame me fit appeler un jour et entrer dans son cabinet où était le Roi, qui se promenait d’un air sérieux.

« Il faut, me dit-elle, que vous alliez passer quelques jours à l’avenue de Saint-Cloud, dans une maison où je vous ferai conduire. Vous trouverez là une jeune personne prête à accoucher. »

Le roi ne disait rien.

« Vous serez la maîtresse de la maison et présiderez, comme une déesse de la Fable, à l’accou-