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Bernis et Voltaire, confidents et conseillers, qui lui tenaient compagnie. Elle avait aussi les lettres quotidiennes du Roi, scellées d’une devise galante, avec ces mots « Discret et fidèle ». Mme d’Étiolles tenait à la fidélité beaucoup plus qu’à la discrétion, mais elle sentait bien que le Roi ne pouvait l’avouer tant qu’elle portait ce nom bourgeois de Le Normant d’Étiolles. Au début de juillet, elle possédait déjà quatre-vingts lettres de Louis XV, et les dernières portaient comme suscription : « À Madame la Marquise de Pompadour », et Voltaire écrivait aussitôt :

Il sait aimer, il sait combattre ;
Il envoie en ce beau séjour,
Un brevet digne d’Henri Quatre
Signé : Louis, Mars et l’Amour…

C’est ainsi qu’il payait le service rendu par son amie devenue sa protectrice, et qui lui avait fait avoir la charge de premier gentilhomme de la chambre, et d’historiographe du Roi. L’habile homme, qui savait si bien conduire ses affaires, flattait à la fois et la Reine et la favorite, et leur offrait successivement son poème sur la Bataille de Fontenoy, assez plate imitation de Boileau. On le