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Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/105

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le bonheur conjugal

avez compris. Les retours de conférences et la tasse de chocolat, figurant un souper d’amoureux, n’excitaient plus que rarement les sens de cet homme dépourvu d’imagination. C’est, dites-vous, une phase critique, une phase inévitable, de la vie conjugale.

Admettons cela comme vérité. C’est la « crise ». Elle se manifeste de cent manières, et souvent, très souvent, par le dégoût des plaisirs économiques et le goût des plaisirs coûteux. Un mari qui sait son métier de mari ne s’y trompe pas, ce qui est le moyen de n’être pas trompé.

Il avise à temps. Il renouvelle son personnage. Il fait la part du feu. Il satisfait le besoin de changement qui est naturel aux femmes comme aux hommes. Autrefois il eût proposé de déménager. Maintenant, il conseille de rafraîchir l’appartement, de chercher des couleurs nouvelles, des papiers inédits, des étoffes amusantes. Une femme qui s’inquiète d’assortir des soieries sur échantillon et qui chambarde les meubles de pièce en pièce, n’a jamais du vague à l’âme. Cela vaut un voyage pour les couples empêchés de voyager.

Le sage époux de Charlotte avait hor-