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LA FEMME ET SON SECRET

« Je veux faire quelque chose pour toi. Je ne peux pas être ta collaboratrice. Je suis trop ignorante, ou trop faible. Cependant, Je ne peux pas vivre sans te servir. Alors, je veillerai sur ta santé. Je préparerai les mets qui te sont agréables et salutaires. J’entretiendrai tes vêtements. Je fleurirai la pièce où tu travailles. Si tu es malade, je m’épuiserai à te soigner. Es-tu joyeux ? Je suis gaie. Es-tu chagrin ? Viens me dire ton souci. Voici mes bras pour t’enlacer, mon sein pour reposer ton front, ma bouche pour te caresser, tout mon corps pour ton plaisir. Et tout mon cœur. Et toute mon âme. Et quand je t’aurai tout donné, je te dirai merci. »

Ce don total, l’homme s’y accoutume, parce que c’est l’ordre naturel, et il entre quelque indifférence dans l’accoutumance. Quelquefois la sollicitude de la femme tombe à faux. Sollicitude maladroite qui gêne au lieu d’aider, qui a l’air d’un reproche ou d’une exigence.

Gina Lombroso, dans son admirable livre, l’Âme de la Femme, a très bien défini le caractère féminin, dont l’égoïsme est en réalité un alterocentrisme. L’homme peut supporter la solitude, et même la choisir et l’aimer. La