Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
235
LE CHEMIN DE LA SAGESSE

Telle est la belle-mère dans l’ancienne France. D’où vient que le type ait changé ?

Cela tient au fléchissement de l’autorité parentale qui a commencé avec le xixe siècle, et n’a cessé de se marquer dans les mœurs et dans la littérature. Le gendre et la bru n’ont plus reconnu les droits des beaux-parents à diriger, fût-ce de loin, leur ménage, en quoi ils ont eu parfaitement raison. Mais les beaux-parents, la mère surtout, se cramponnèrent à une royauté aussi croulante que celle des Bourbons. Les avis pleuvaient, qu’on ne demandait pas, et les remontrances qu’on ne supportait plus.

C’était le temps des conseils et des comparaisons qui horripilent la jeunesse.

« Tu devrais faire ceci… Tu devrais faire cela… Quand j’étais à ton âge, je ne me serais pas permis telle ou telle chose… Cela plaît à ton mari ? Parbleu ! Il n’y entend rien ! Mais, après tout, il est le maître ! Tu verras plus tard, ma pauvre fille, etc… »

Les enfants venus au monde, la mère en disponibilité se transformait en grand’mère frénétique. Nouveaux conseils, nouveaux conflits. Scènes, drames, malédictions, rupture.