une défense passive. L’adolescente qui aimait la maison ne s’y plaît guère. Tout lui est occasion d’en sortir : les parties avec des camarades, les réunions où l’on est « entre jeunes », comme entre citoyens d’un pays particulier, dont on parle la langue, que ne comprennent pas les « étrangers ».
Et les « étrangers » ce sont les parents.
Leur fille ne les recherche plus. Elle les supporte. À peine, si elle a du cœur et si elle est très bien élevée, dissimule-t-elle son ennui. Si elle est égoïste, son égoïsme s’exaspère contre la « tyrannie » familiale et il n’est pas de frein léger qui ne lui soit pesant.
« Ma fille est une brave fille, m’a dit un
père qui est, relativement, un jeune père.
Elle a passé un vague bachot. Elle a une teinture
de toutes les sciences, et a parcouru, en
grande vitesse, un immense programme. Elle
est très contente d’elle, et elle pense que le
monde commence aujourd’hui. Croyant tout
savoir, elle ne sait rien, — rien de ce qui
forme vraiment un esprit, et le nourrit solidement.
Tête trop pleine n’est pas tête bien
faite. C’est la tendance encyclopédique de