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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/177

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CHOSES ET GENS DE PROVINCE

affaires politiques du vilayet, a préparé notre visite, et nous avons été averties, ce matin, que la directrice de l’école, très honorée et très flattée, nous recevrait à onze heures, madame P…, Marguerite et moi. On nous recommande de mettre de jolies robes, parce que l’extrême simplicité de la toilette, — qui serait une preuve de bon goût à Paris, — offusquerait nos hôtesses, comme une marque de dédain.

Robe grise, robe bleue, robe jaune, nous sommes bien brillantes, toutes trois, quand nous descendons de voiture, dans une paisible petite rue ensoleillée, devant le bâtiment d’école. Robert Mizrahi, dès que la porte s’entr’ouvre, prend congé de nous, et la servante qui retient le vantail, à l’intérieur, ne montre sa vieille figure embéguinée qu’après le départ de notre compagnon. Il y a d’autres servantes, dans le vestibule, qui nous saluent, en baisant le bas de nos vêtements.

Une jeune femme rousse, de petite taille et de visage délicat, vêtue d’une robe lâche violet sombre qui dissimule mal une grossesse avan-