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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/239

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D’UN NOUVEAU RÈGNE

et le quart de medjidié en bel argent. Personne n’a rien vu ; l’honneur de la police turque est sauf. Désormais, il est à nous, il est tout à nous le « sergot de la Presse ». Il se multiplie pour nous servir, — tandis que M. Adrien Billiotti, de la Banque ottomane, dispose son appareil photographique. Vite, un, deux, trois clichés, — qui rateront, car le soleil est trop cru et nous avons tous bougé. Et voilà que M. Billiotti, avec l’audace du jeune âge, se tourne, kodak en main, vers les voitures de la Cour. Une dame coiffée de roses, voilée de blanc, a presque mis la tête à la portière. Elle se retire vivement… Dédain ?… pudeur ?… Non. Le temps d’un éclair, elle avance son charmant visage d’idole peinte, que ne protège plus le bandeau de mousseline empesée. Hélas ! un affreux eunuque se précipite… Le store tombe avant le déclic du kodak.

Musiques au loin… Une automobile blindée précède le cortège impérial dont nous imaginons le déroulement fastueux, les costumes anciens, ruisselants d’or et de pierreries… Des