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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/299

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D’UN NOUVEAU RÈGNE

— Jamais de la vie.

— Toutes les dames y sont allées.

— Pas toutes, du moins je l’espère… Ah ! vous pendez bien, quand vous vous y mettez ! On a très peur de vous.

— Pas les honnêtes gens… Les autres !… Ah ! il y en aura d’autres, beaucoup d’autres, qui seront pendus. Je suis venu ici pour faire un nettoyage. Je ne m’en irai pas ce qu’il ne soit achevé.

Il me demande encore :

— Vous avez vu nos dames turques ? Les trouvez-vous bien malheureuses, bien arriérées ?

— Celles que j’ai vues ne se plaignaient pas. Elles m’ont paru très intelligentes, très désireuses de se perfectionner, et toutes — même les plus naïves et les plus ignorantes — animées d’un patriotisme ardent.

— Tant mieux. Il faut que nous ayons les sympathies des femmes. Elles élèvent les futurs soldats. Je suis heureux, très heureux que les femmes de mon pays vous aient donné si bonne opinion d’elles.