Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
291
D’UN NOUVEAU RÈGNE

tirons les citronniers quand nous aurons notre argent. »

Et M. Henry ajoute, mélancolique :

— Ils sont fichus, ces deux mille citronniers.

Voilà les impressions que j’ai rapportées de cette « merveille » trop vantée d’Yldiz, avec une petite pomme verte de bergamote qui parfume mon armoire, comme un sachet.


Mai.

I… bey, le plus français des Turcs, me fait ses confidences :

— La vie conjugale ! Elle serait charmante, elle serait tout au moins facile, s’il n’y avait pas ce fléau du harem : la belle-mère. Notre Karagheuz, qui est misogyne, appelle la femme « l’ennemie domestique », ou « Son Altesse Scorpion »… Quel nom donnerai-je à la femme devenue belle-mère ? Des belles-mères françaises, j’en ai vu, madame, et de redoutables, quand j’étais attaché d’ambassade à