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LA VIE AU HAREM

Je me rappellerai que cette terre me fut clémente, que j’y trouvai beaucoup de gaieté, de joie, d’émotions belles et profondes. Le souvenir de ce printemps sera dans mon âme, comme un flacon d’essence de rose qu’on peut briser, mais dont le parfum dure éternellement.

Une dernière fois, avec mes amis fidèles, j’ai voulu descendre à Kassim-Pacha. Nous nous sommes arrêtés dans la rue en corniche qui domine les cimetières, en contre-bas du jardin.

Que de fois nous sommes venus là, par les fins d’après-midis brûlantes, pour voir le soleil mourir derrière Stamboul, tandis que la brume montait de la Corne d’Or ! Je ne puis croire que nous n’y viendrons plus. Tout m’est devenu si familier, ici, les rues, les gens, les plus petites choses ! J’ai subi si vite et presque à mon insu, l’enchantement oriental.

Une femme turque m’a dit, l’autre semaine : « Vous avez bu l’eau du Taxim, vous revien-