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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/56

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JOURS DE BATAILLE

la foi, comme le chrétien qui l’a perdue, doit malaisément sacrifier aux préjugés populaires. Pour ne pas être hypocrite, il choque les esprits simples. Malgré mes sympathies pour les Jeunes-Turcs, je ne peux dissimuler que partout, ici, on dénonce leur intolérance, leur sectarisme…

Ce n’est pas aujourd’hui, ce n’est pas dans ce carnet de notes que je me complairai à décrire les mosquées. Pour le moment la vie mouvante retient tout mon esprit. Plus tard, dans d’autres temps, j’essaierai peut-être de fixer votre image, Sainte-Sophie toute d’or, Yéni-Validé-Djami aux faïences fleuries, aux stucs translucides, qu’emplissaient la lumière pure et la voix triste, oscillante comme un jet d’eau sous le vent, d’un pèlerin arabe chantant seul, pour lui seul, sous le dôme immense…

La vie ! elle me reprend dès le seuil, quand j’ai rejeté le charme du songe avec les babouches louées par le gardien, quand Moïse, toujours souriant, m’emmène à travers les rues…

Ce sont des rues de faubourg, qui n’ont pas