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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/64

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JOURS DE BATAILLE

manuscrits enluminés, les faïences des murailles, objets de sa sollicitude. Il oublie que je suis là, contre le balustre de bois et de nacre, bien dépitée de ne pas comprendre le turc. Il s’émeut, le nègre ! il lève les mains, roule les yeux ; il a l’air de dire :

« Pas possible !… »

Et Moïse lui tient un grand discours politique que l’autre écoute, attentivement, avec des « Ewet !… ’ewet !… » affirmatifs et d’approbatifs « Inchallah ! »

Moïse est une autorité… Il doit tout savoir, à cause de ses intimes et hautes relations avec l’ambassade…

… Je me rappelle encore que j’ai eu une belle peur, hier, à la fin de cette promenade, du côté d’Edirné-Kapou, — la porte d’Andrinople, — un quartier pas riche, et pas très bien fréquenté.

Nous allions voir la Kharié-Djami, cette ancienne église byzantine transformée en mosquée, qui a encore des mosaïques visibles, amusantes et ingénues, et qui sent — est-ce un effet