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Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/69

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ET DE RÉVOLUTION

Un demi-jour clair, un crépuscule paisible caresse les floraisons froides et brillantes, et en bas, dans la nef, une quantité de soldats en brun, en bleu, sont accroupis où prosternés sur les tapis aux nuances de velours rose.

Je ne vois que les têtes coiffées du fez et les pieds croisés, nus, ou en chaussettes… Quelques turbans verts, quelques fez non militaires, par-ci par-là, mais les soldats dominent, car il y a des postes tout proches. Ces hommes qui se battront demain, peut-être, contre leurs compatriotes, contre leurs frères d’armes, écoutent le discours d’un prêtre assis devant le mirhab.

Dissimulée derrière un pilier, je regarde avec une curiosité passionnée. Que se passe-t-il dans leurs consciences obscures de fanatiques ? Quel enseignement, quel ordre reçoivent-ils de ce prêtre qui tire, pour eux, des leçons du livre sacré ?