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ET DE RÉVOLUTION

bonne odeur de ce festin attire les soldats qui gardent une légation voisine.

— Si Yldiz ne cède pas, vous entendrez le canon demain encore, dit l’ambassadeur.

M. Deffès veut bien me raccompagner en voiture jusqu’à l’hôtel. La rue de Péra est toute noire. Les chiens ont disparu, épouvantés, et des patrouilles circulent qui nous arrêtent à chaque pas. Une tête coiffée d’un fez, un éclair de baïonnette à la portière, quelques mots turcs criés par le cavass… Nous passons…

Et voilà ce que j’ai vu d’une « journée historique ».


25 avril.

Le canon macédonien n’a pas troublé le paisible sommeil de la ville. Par ce beau matin dominical, Péra délivrée prend son aspect des jours de fête. Dans la Grande-Rue, où tombe tout droit le soleil d’onze heures, les familles reviennent de la messe, et s’arrêtent pour