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Étroite est la nef ; la muraille nue !
Aucune œuvre d’art n’encombre le chœur :
Pourtant cette église est chère à mon cœur.

Car, dans l’ombre, un soir, j’y vis, inconnue,
Prier une femme au regard si beau,
Que j’en veux rêver jusques au tombeau.




MESSE DE MINUIT



 
La nef d’or se remplit de fleurs et de clarté ;
Sous la voûte gothique aux folles ciselures
L’encens monte au concert des voix jeunes et pures
Et d’un nuage bleu couvre l’autel sculpté.

Les femmes, admirant la divine beauté,
Vont aux pieds du Seigneur déposer leurs parures ;
Quelques hommes perdus dans ce flot de murmures
Rêvent tout bas d’azur et d’immortalité.

Or, tandis que votre âme au ciel s’envole encore,
Voulez-vous que tous deux, sur le clavier sonore,
Au retour, nous chantions quelque noël pieux ?

Puis, selon la coutume, en votre cheminée
Placez votre soulier si mignon, car je veux
Y mettre avec mon cœur la bague d’hyménée.