Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/104

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Ma chasse ne fut point heureuse ; mais vers le soir je fus dédommagé par la rencontre de Soulange, qui s’était donnée le même divertissement, et n’avait pas plus fait fortune que moi. Nous nous assîmes sur le bord d’une fontaine ; et, bientôt lui rappelant la conversation que nous avions eue sur la vie champêtre ; on prétend, lui dis-je, que la vertu est plus commune aux champs qu’à la ville. Astrée, dit-on, en quittant les profanes mortels, a laissé les dernières traces de ses pas dans les campagnes. Cette idée est-elle fondée ? est-on plus vertueux quelque part qu’ailleurs ? les hommes ne se valent-ils pas par tout ? « J’ai plusieurs fois réfléchi sur cet objet, répondit Soulange ; je vous dirai ce que j’en pense; mais auparavant, il faut que nous