Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/107

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renommé ; fantômes décriés de tout temps, et dont on n’a jamais cessé d’être dupe. À leur aspect, les hommes s’échauffent, leur esprit s’exalte, leur jugement se déprave; les soins, les villes, les fatigues, la mort même, rien n’est capable de les arrêter; ils sacrifient tout à ces chimères accréditées. Il n’en est pas ainsi à la campagne, tout ce qui frappe les sens, les repose. L’air n’y est jamais troublé par les fracs des Villes, ce bruit confus formé de tant d’autres. Des gens simples, courbés vers la terre qu’ils cultivent, y concentrent tous leurs désirs. Dans le silence croît abondamment autour de vous, tout ce qui est utile à la vie, nulle part ne se déploient les inventions du luxe. Et, afin qu’aucun changement trop subit ne fît sur les sens des impressions trop [vi-]