Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/136

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jeunesse perpétuelle ; et vous savez que la jeunesse exclut la fructification et la fertilité. Les branches qui doivent donner du fruit, petites, ridées et racornies, semblent avoir manqué de nourriture, et devoir bientôt périr d’inanition. Il faudrait réprimer cette vigueur infructueuse. Il est peu de terre qui, à la longue, ne s’ennuie, comme dit le Laboureur, quand on lui demande toujours la même chose. Ce que je vois ici en pâturage, je ne l’ai jamais vu autrement. Il en est de même des campagnes labourées. C’est à l’égard du grain, et de l’herbe, comme votre jardin à l’égard des légumes. Ainsi, avant que de juger que c’est la nature qui vous manque, voyez si ce n’est pas vous qui manquez à la nature. Tentez l’expérience ; faites provision de graines provenues