Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/52

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le soir approchait et qu’il voulait retourner chez lui. Je le conduisis et l’accompagnai quelque temps. Il faisait beau. L’air pur et serein ne mettait aucun obstacle à la vue : nous passions sur une petite hauteur, d’où l’œil découvre plusieurs lieues à la ronde. Le pays était fécond et par conséquent fort peuplé. J’apercevais d’un coup d’œil différents hameaux, les uns situés dans des profondeurs sur les bords de quelque ruisseau, les autres répandus dans des plaisirs, d’autres sur le penchant ou sur le sommet de quelque monticule. Ce que je voyais me rappela ce que j’avais vu ou entendu dire: mon imagination et mémoire me peignirent à l’instant des villes, bourgades, des villages, des forêts, des montagnes, des rochers, et partout des hommes. « Chaque famille des ani-