Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/116

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Notre machine en petit nous a parfaitement réussi. Cette tentative heureuse nous a déterminés à en exécuter une un peu plus grande qui puisse mettre le public à portée de juger de la réalité de nos moyens. Nous nous proposons d’après elle de faire l’expérience en grand et de monter nous-mêmes dans le vaisseau. Nous n’avons dans ce moment d’autre but que de prendre date, et nous attendons de votre goût pour les arts que vous ne nous refuserez pas cette faveur.

Nous avons l’honneur d’être, etc.

Bienvenu, machiniste-physicien,
Rue de Rohan, 18.
Launoy, naturaliste.
Rue Plâtrière, au bureau des eaux minérales.

Note des rédacteurs. — Avant de nous engager à insérer la lettre de MM. Bienvenu et Launoy, nous avons cru devoir nous assurer de l’essai en petit ; nous ne pouvons dissimuler que nous avons été singulièrement frappés de la simplicité du moyen qu’ils ont adopté, et nous attestons que cet essai, dans son état d’imperfection, s’est échappé plusieurs fois de nos mains et a été frapper le plafond. Nous ignorons ce que deviendra ce moyen appliqué en grand. Les auteurs paraissent n’avoir aucun doute sur le succès. Avant de prévenir le public sur la machine qu’ils travaillent dans ce moment, nous en prendrons nous-mêmes connaissance, et ce ne sera qu’après des expériences répétées que nous en ferons mention.

L’appareil de Launoy et Bienvenu fonctionna dans la salle des séances de l’Académie des sciences, le 28 avril 1784 ; il fut l’objet d’un rapport d’une commission. Ce rapport existe aux Archives de l’Institut, écrit de la main de Legendre. Il est daté du 1er mai 1784 et signé par les quatre commis-