Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/128

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sorts solides était seule d’un emploi simple ; mais le bois, la baleine, l’acier, ne fournissent qu’une force minime eu égard il leur poids ; le caoutchouc était bien plus puissant, mais la charpente nécessaire pour résister à sa violente tension était nécessairement assez lourde. J’eus alors l’idée d’employer l’élasticité de torsion du caoutchouc, qui donna enfin la solution tant cherchée de la construction facile, simple et efficace des modèles volants démonstrateurs.


Fig. 28. — Hélicoptère à ressort de caoutchouc d’Alphonse Pénaud (1870).
J’appliquai d’abord le nouveau moteur à l’hélicoptère, et la figure 28 représente l’appareil que je montrai en avril 1870 à notre vénérable doyen, M. de la Landelle. Il est extrêmement simple ce sont toujours deux hélices superposées tournant en sens contraire leur distance est maintenue par de petites tiges, au milieu desquelles se trouve le caoutchouc. Pour mettre l’appareil en mouvement, on saisit de la main gauche l’une de ces petites tiges, et l’on fait tourner avec la main droite l’hélice inférieure dans le sens contraire à celui de la rotation utile. Lorsque la lanière de caoutchouc est ainsi tordue sur elle-même d’une façon suffisante, il ne reste plus qu’à abandonner l’appareil à lui-même ; on le voit alors (selon les proportions de ses différentes parties) monter comme un trait, à plus de 45 mètres, planer obliquement en décrivant de grands cercles, ou enfin, après s’être élevé de 7 à 8 mètres, voler presque sur place pendant 15 à 20 secondes, et parfois jusqu’à 26 secondes.