Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/137

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s’échapper par ce procédé, mais quand il eut recouvré la liberté, il résolut de mener à bien l’expérience qu’il avait imaginée pendant sa captivité.

La première tentative d’une descente de ballon exécutée en parachute eut lieu le 22 octobre 1797, au parc Monceau, en présence d’une foule considérable, parmi laquelle se trouvait l’astronome Lalande. Jacques Garnerin s’éleva sous un parachute plié, attaché à un ballon. À 1 000 mètres de hauteur, il coupa la corde qui le maintenait sous l’aérostat, et il s’abandonna dans les airs. Des cris de stupeur retentirent, mais on vit le parachute s’ouvrir et osciller au milieu de l’atmosphère. Ce premier parachute avait seulement 7m,80 de diamètre. La descente fut très rapide, elle se termina par un choc violent qu’eut à subir Garnerin dans sa petite nacelle, en touchant la terre. L’intrépide expérimentateur, en fut quitte pour une contusion au pied, légère blessure, puisqu’elle ne l’empêcha pas de revenir à cheval, vers son point de départ, où il fut accueilli par des acclamations. Lalande courut à l’Institut pour annoncer à ses collègues le succès de cette grande expérience d’aviation.

Le parachute ne subit presque aucune modification après Garnerin. Il fut muni d’une ouverture centrale circulaire, destinée à laisser passer l’air à sa partie supérieure ; cette ouverture tend à éviter les oscillations de la descente, mais elle n’est pas nécessaire, d’après l’avis des spécialistes compétents. Après un grand nombre de descentes en parachute,