Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/139

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mètres. À cette hauteur, Green coupa la corde, qui reliait au ballon Cocking et son appareil. Le parachute retourné se précipita dans l’air avec une vitesse désordonnée ; sa surface mal calculée se déforma, et l’on vit avec stupeur le malheureux aviateur être précipité vers le sol avec une rapidité toujours croissante (fig. 32). Cocking fut broyé par le choc, et l’on releva son corps en lambeaux.

En 1853, un Français, Letur, imagina de munir un parachute de deux grandes ailes analogues à celles des coléoptères, et qui lui permettraient de se diriger pendant la descente vers un point déterminé (fig. 33). Il exhiba son appareil à l’Hippodrome de Paris à la fin de mai 1853[1], mais il n’exécuta pas son expérience. L’année suivante, le 27 juin 1854, Letur fut enlevé à Londres dans le ballon de William Henry Adam. Celui-ci était accompagné par un ami. Le parachute volant de Letur était attaché à 25 mètres au-dessous de la nacelle de l’aérostat. Une catastrophe analogue à celle de Cocking allait se produire. En voici le récit d’après le journal anglais le Sun :

La descente en parachute de l’aéronaute français, M. Letur, dont l’ascension avait eu lieu à Cremorn-Gardens, il y a quelques jours, s’est terminée d’une manière fatale pour lui. Il paraît que lorsque le ballon fut arrivé au-dessus de Tottenham, M. Adam, l’une des personnes qui occupaient des places dans la nacelle,

  1. Le Constitutionnel du 1er juin 1855 donne le récit d’une visite faite à l’Hippodrome pour voir l’appareil de Letur, par M. le duc de Gênes, accompagné de l’aide de camp de l’Empereur.