Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/274

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m’aidèrent à dégonfler l’aérostat. À dix heures, j’étais de retour à Paris. L’appareil a éprouvé à la descente quelques avaries insignifiantes qui seront bientôt réparées, et alors je m’empresserai de renouveler cette expérience, soit par moi-même, soit en la confiant à l’habileté et à la hardiesse de mes collaborateurs. Je ne terminerai pas sans faire savoir que j’ai été puissamment secondé dans cette entreprise par MM. David et Sciama, ingénieurs civils, anciens élèves de l’École centrale ; c’est grâce à leur dévouement sans bornes, aux sacrifices de toute espèce qu’ils se sont imposés, et il leur concours intelligent, que j’ai pu exécuter ma première expérience. Sans eux, il m’eût été probablement impossible de la mettre à exécution dans un avenir prochain.

Je saisis avec empressement cette occasion de leur en témoigner publiquement toute ma reconnaissance ; c’est pour moi un devoir et une vive satisfaction.

Henri Giffard.

Après sa magnifique tentative de 1852, Henri Giffard ne pensa qu’à recommencer une nouvelle, expérience dans des conditions plus favorables encore. En 1855, il construit un nouveau ballon allongé, qui peut, être considéré comme un prodige de hardiesse. Cet aérostat n’avait, pas moins de 70 mètres de longueur et, 40 mètres seulement de diamètre au milieu. Il avait l’aspect d’un cigare à deux pointes. Il cubait 3 200 mètres. Giffard modifia le système d’attache de la machine à vapeur, fixa la traverse de bois à la partie supérieure du navire aérien, dont il lui faisait embrasser la forme ovoïdale, modifia très heureusement son mo-