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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/307

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environ, avec une rotation de l’hélice de 490 à 200 tours à la minute.

L’aérostat a d’abord suivi presque complètement la ligne du vent, puis il a viré de bord sous l’action du gouvernail et, décrivant une demi-circonférence, il a navigué vent debout. Nous sentions alors un air très vif qui soufflait avec assez de force et nous indiquait que nous luttions contre le courant. En prenant des points de repère sur la verticale, nous constations que nous nous rapprochions très lentement, mais sensiblement, de la direction d’Auteuil, ayant une complète stabilité de route. La vitesse du vent était environ de 5 mètres à la seconde, et notre vitesse propre, un peu supérieure, atteignait à peu près 4 mètres à la seconde. Nous avons ainsi remonté le vent au-dessus du quartier de Grenelle pendant plus de 10 minutes ; ce mouvement d’évolution nous conduisit jusqu’au-dessus de l’église Saint-Lamhert.

Nous avions constaté avant notre ascension, par le lancement de petits ballons d’essai, et par l’observation des nuages, que les courants aériens supérieurs étaient trop rapides pour qu’il pût nous être permis de revenir au point de départ ; il nous eût été d’ailleurs de toute impossibilité de descendre dans notre terrain très exigu, et tout entouré d’arbres élevés et de constructions.

Après notre première évolution, la route fut changée et l’avant du ballon tenu vers l’Observatoire ; on nous vit recommencer dans le quartier du Luxembourg une manœuvre de louvoyage tout à fait sem-