que la machine avait la forme d’un oiseau, criblé de tubes à travers lesquels passait l’air.
Ces descriptions sont inadmissibles. Un artiste du dix-huitième siècle a donné de l’appareil de Gusmão un dessin que l’on peut voir au département des estampes de la Bibliothèque nationale et que je possède aussi dans ma collection de documents aéronautiques. Ce dessin est, suivant l’expression de M. Ferdinand Denis, auquel on doit une savante étude sur Gusmão[1], « une curiosité inutile ».
Cependant, parmi les documents contradictoires de l’époque, il en est qui semblent offrir un intérêt historique de premier ordre.
M. Carvalho a pu recueillir un exemplaire imprimé de la pétition adressée par Gusmão au roi de Portugal en 1709. On y lit ce qui suit :
J’ai inventé une machine au moyen de laquelle on peut voyager dans l’air bien plus rapidement que sur terre ou sur mer ; on pourra aussi faire plus de deux cents lieues par jour, transporter des dépêches pour les armées et les contrées les plus éloignées. On fera sortir des places assiégées les personnes que l’on voudra, sans que l’ennemi puisse s’y opposer. Grâce à cette machine, on découvrira les régions les plus voisines des pôles.
Le roi fit répondre à l’inventeur, sous la date du 17 avril 1709, que si les effets annoncés pouvaient se réaliser, il le nommerait en récompense pro-
- ↑ Nouvelle biographie générale. Paris, Firmin Didot, mdccclix, t. XXII.