Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/83

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en air calme ; j’ai déterminé ce chiffre de deux façons différentes, en voici une troisième.

Un pigeon de ce poids que j’ai eu occasion d’examiner fréquemment à mes pieds, que j’ai pesé et mesuré, avait l’habitude de voleter à 0m,70 environ au-dessus du sol, je ne sais pourquoi ; ce travail pénible lui demandait six coups d’ailes par seconde à l’amplitude de 170 degrés, ce qui, au centre de l’aile, équivalait à 0m,50 d’arc décrit ; dans ce cas, la violence du battement est à peu près telle en relevant l’aile qu’en l’abaissant, car la position du corps est à 45°, et l’arc décrit par les ailes est dans un plan presque horizontal ; l’effort moyen était nécessairement égal au poids de l’animal et le chemin parcouru de 12 fois 0m,50, soit : 6m x 0k,420 = 2kgm,50. On peut évaluer à 8 chevaux par 100 kilog. le travail développé dans ce cas pour produire la sustentation totale. La surface mesurant 0m,09, cette espèce dispose donc de 27kgm par mètre carré, et sa surface d’aile mesurant 0m,06, il dispose de 40 kilogrammètres par mètre carré d’aile. Avec cela il est maître de sa voilure et ne redoute ni les coups de vent, ni la tempête[1].

M. Goupil tire de ses calculs la conclusion suivante L’homme par sa seule puissance ne peut produire le vol ramé, ni l’ascension directe. Mais il peut, avec un appareil bien conditionné, produire un planement horizontal à la condition de pouvoir se mettre en vitesse.

  1. La locomotion aérienne. Étude par A. Goupil. 1 vol. in-8o. Charleville, 1884.