Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mouton, un canard et un coq. Elle descendit dans le bois de Vaucresson, à 2 kilomètres environ de son point de départ.

L’élan était donné ; on ne parlait que des globes, que de l’air inflammable, que des Montgolfier et des préparatifs qui se faisaient pour l’exécution des premiers voyages aériens. C’est Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes, qui montèrent pour la première fois en ballon libre le 21 novembre 1783 dans un grand aérostat à air chaud (fig. 6). Ils s’élevèrent du jardin du château de la Muette, et descendirent, après avoir plané au-dessus de Paris, à la Butte aux Cailles.

Quelques jours après, le 1er décembre 1783, le physicien Charles et l’un des frères Robert, exécutèrent, aux Tuileries, le premier voyage accompli dans un ballon de soie gonflé d’hydrogène, muni d’un filet et d’une nacelle, d’une soupape pour laisser échapper le gaz, de lest pour monter à volonté dans l’air, d’un baromètre pour mesurer les hauteurs et d’une ancre pour s’arrêter à la descente. L’atterrissage eut lieu dans la prairie de Nesles (fig. 7), et Charles, laissant à terre son compagnon, repartit seul pour exécuter un nouveau voyage aérien.

Ces premières ascensions eurent en France et dans toute l’Europe un retentissement extraordinaire. Des ballons à gaz et à air chaud furent