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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/46

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des couvertures, et des vivres froids ; quelques bonnes bouteilles de vin, un carafon d’eau-de-vie ne seront pas non plus à dédaigner, car l’air des nuages donne un appétit d’enfer. Il va sans dire que nous n’oublions pas les instruments qui sont nécessaires, soit pour la conduite de l’aérostat, soit pour les observations relatives à la température et à l’humidité atmosphériques, questions capitales au point de vue de la météorologie.

Il ne nous manque plus rien à présent pour notre départ, et, après avoir bien examiné notre ballon pour nous assurer qu’il est en bon état, il ne nous reste plus qu’à le gonfler de gaz de l’éclairage, et à lui confier sans crainte notre vie.

Je ne parlerai pas ici des impressions de l’ascension ni des moyens de l’exécuter ; les récits de ce genre ont été si nombreux, que nous serions condamnés à des redites ; mais je crois devoir résumer l’histoire des voyages aériens les plus longs qui aient été exécutés.

Le 7 novembre 1836, Green, Monck-Mason et Holland s’élevèrent de Londres à 4 heure 1/2 de l’après-midi ; ils traversèrent la Manche et descendirent le lendemain à 7 heures 1/2 du matin près de Weilbery dans le duché de Nassau. Nadar, le 18 octobre 1883, exécuta de Paris au Hanovre cette longue traversée aérienne si dramatiquement terminée par un traînage