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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/73

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bec oscille comme l’aiguille d’une boussole, cherchant un pôle mystérieux. Les voilà bientôt qui ont reconnu leur route, ils filent comme des flèches… en droite ligne dans la direction de Paris !

Arrivé à Tours, je retrouve Duruof qui m’avait précédé dans les airs, et bientôt je suis rejoint par mon frère Albert qui m’a suivi avec le ballon le Jean-Bart. La poste aérienne, organisée à Paris par M. Rampont, était fondée et fonctionnait régulièrement au grand dépit des envahisseurs.

Soixante-quatre ballons ont franchi les lignes ennemies pendant la durée du siège de Paris.

Ils ont enlevé dans les airs 64 aéronautes, 91 passagers, 363 pigeons voyageurs, et 9 000 kilogrammes de dépêches représentant trois millions de lettres à 3 grammes.

Il y a eu cinq aérostats capturés par les Prussiens. L’un d’eux, la Bretagne, fut pris à sa descente à Verdun le 27 octobre 1870 après un terrible traînage qui eut lieu par un fort vent. L’un des voyageurs, M. Monceau, avait la jambe cassée ; il fut comme ses compagnons, arrêté par des hommes du 4e uhlans, qui le contraignirent à coups de crosse à se traîner par terre, malgré sa blessure !

Il y eut deux ballons-poste perdus en mer ; les aéronautes qui les montaient, partirent de