Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/211

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qui, comme la consomption dorsale, disposent par elles-mêmes à la tristesse, tristesse qui par un cercle vicieux les augmente considérablement. Mais, & c’est une des difficultés du traitement, souvent les malades se complaisent à ce symptôme de leur mal, & l’on ne peut pas les déterminer à faire des efforts pour le surmonter ; d’ailleurs il ne faut pas se faire illusion, & croire qu’il n’y a qu’à ordonner d’être gai, pour qu’on le devienne ; le rire ne se commande pas plus qu’il ne se défend, & l’on est aussi peu maître de s’empêcher d’être triste, que d’avoir un accès de fièvre, ou une rage de dents. Tout ce qu’on peut exiger des malades, c’est qu’ils se prêtent aux remèdes contre la tristesse, comme ils se prêteroient à d’autres ; ces remèdes sont moins la compagnie dans ce cas (nous avons vu qu’elle leur déplaisoit par des raisons particulières), que la variété des situations. Le changement continuel des objets forme une succession d’idées qui les distrait, & c’est ce qu’il leur faut. Rien n’est plus pernicieux aux personnes qui sont portées à se livrer à une seule idée que le désœuvrement & l’i-