Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/57

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toute la partie postérieure du col, des douleurs si violentes, qu’il poussoit ordinairement, non pas des cris, mais des hurlements ; & il lui étoit impossible pendant tout ce temps-là, d’avaler rien de liquide ou de solide. Sa voix étoit devenue enrouée, mais je n’ai pas remarqué qu’elle le fût davantage dans le temps de l’accès. Il perdit totalement ses forces ; obligé de renoncer à sa profession, incapable de tout, accablé de misere, il languit presque sans secours pendant quelques mois ; d’autant plus à plaindre, qu’un reste de mémoire, qui ne tarda pas à s’évanouir, ne servoit qu’à lui rappeller sans cesse les causes de son malheur, & à l’augmenter de toute l’horreur des remords. Ayant appris son état, je me rendis chez lui ; je trouvai moins un être vivant qu’un cadavre gissant sur la paille, maigre, pâle, sale, répandant une odeur infecte, presqu’incapable d’aucun mouvement. Il perdoit souvent par le nez un sang pâle & aqueux, une bave lui sortoit continuellement de la bouche, attaqué de la diarrhée, il rendoit ses excréments dans son lit sans s’en appercevoir ; le flux de se-