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Page:Tissot - Princesses des lettres.djvu/7

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un herbier. Quelque curiosité subsistera pour un peu de temps, mais la vie n’y est plus ; poussière que cela est, cela aura vite fait de retourner à la poussière. Pourquoi lit-on encore Sainte-Beuve, et ne lit-on plus Gustave Planche ? Pourquoi les Essais de Psychologie de Bourget sont-ils toujours vivants et déjà mortes les études littéraires de Brunetière (je ne dis pas ses Discours de combat ; ça, c’est autre chose) ; mais précisément, par le souci qu’eurent les romanciers de Volupté et de Mensonges, de ne jamais dissocier la vie des pensées, les œuvres de la destinée !…

À quoi bon ? Voilà ce que chacun et chacune devrait se dire. Ou bien l’individu et ses bouquins sombreront, et le jugement de la postérité importe peu, ou bien la gloire persistera et il faut redouter que, faute d’indications, les qualités soient omises par curiosité pour les faiblesses ! Donc ou indifférente ou utile par ses effets, — la méthode psychologique reste, par sa loyauté, préférable entre toutes.

Que de bévues elle aide d’ailleurs à éviter ! Je me souviens d’avoir, dans mon enfance, possédé une édition de Mme de Staël, en tête de laquelle figurait une étude, vrai modèle d’éloquence, signée Necker-de-Saussure. À croire cette ver-