QUINZE JOURS
AU DÉSERT[1]
Écrit sur le steamboat the Superior, août 1851.
Une des choses qui piquaient le plus notre curiosité
en venant en Amérique, c’était de parcourir les extrêmes
limites de la civilisation européenne et même, si le
temps nous le permettait, de visiter quelques-unes de
ces tribus indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les
solitudes les plus sauvages que de se plier à ce que les
blancs appellent les délices de la vie sociale. Mais il est
Plus difficile qu’on ne croit de rencontrer aujourd’hui le
désert. À partir de New-York, et à mesure que nous
avancions vers le Nord-Ouest, le but de notre voyage
semblait fuir devant nous. Nous parcourions des lieux
célèbres dans l’histoire des Indiens nous rencontrions
des vallées qu’ils ont nommées ; nous traversions des
- ↑ Voir la Notice, page 26.