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QUINZE JOURS AU DÉSERT.

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ribles encore du tocsin, ce jour entier avec son atmosphère enflammée semblait sortir tout à coup du passé et se replacer comme un tableau vivant devant moi. Ce ne fut là qu’une illumination subite, un rêve passager ; quand, relevant la tête, je portai autour de moi mes regards, l’apparition s’était déjà évanouie. Mais jamais le silence de la forêt ne m’avait paru plus glacé, ses ombrages plus sombres, ni sa solitude si complète.