bouleversa de nouveau entièrement. Il fut décidé qu’on ferait un dernier effort pour le rétablir. M. Cachin était encore à la tête des travaux du port. Il se résolut aussitôt à reprendre l’ancienne voie. Suivant le plan qu’il donna, la batterie devait être soutenue du côté de la rade par une maçonnerie ; mais, du côté du large, on devait encore recourir au système des blocs. Cet entêtement paraîtra presque incroyable, si l’on songe qu’on avait alors, depuis plus de vingt ans, sous les yeux l’exemple de la muraille construite sous la direction de M. Eustache pour fermer vers la rade le grand bassin de flot. Cette muraille, élevée comme la batterie, sur une digue de pierres perdues et exposée presque autant qu’elle à la violence de la mer, n’avait jamais été ébranlée durant ce long espace de temps. M. Cachin, s’opiniâtrant contre l’évidence, voulut néanmoins persévérer dans son ancien plan ; mais, vaincu enfin par les instances des ingénieurs placés sous ses ordres, et parvenu à cet âge où la lutte est plus pénible et plus difficile, il consentit à ce que, à titre d’essai seulement, on maçonnât le revêtement extérieur de la batterie. On se hâta de profiter de cette permission ; ce mur, en simple maçonnerie de moellons et mortier hydraulique, fut élevé et existe encore. On avait cependant commis dans sa construction une grande faute ; on ne l’avait point fondé assez bas, ce qui occasionna au-dessus de sa base des affouillements qui auraient fini par le faire tomber, si on n’avait su, à grands frais, le reprendre en sous œuvre.
On était arrivé ainsi jusqu’en 1828. Un homme passionné pour la grandeur de la France, M. Hyde de Neuville, dirigeait alors le département de la marine. Au honteux oubli dans lequel on avait laissé jusque-là la grande entreprise de Louis XVI et de Napoléon, avait succédé le désir de la pousser glorieusement à fin. La reprise de tous les travaux fut décidée, et l’on ordonna de rechercher les moyens qu’on pouvait prendre, non plus seulement pour fonder une batterie sur la