sieurs fois les cours coloniales infligèrent à ceux-ci des amendes que le trésor de la métropole acquitta[1].
Malgré ces circonstances fâcheuses, il faut reconnaître que l’apprentissage n’a pas produit le plus grand mal qu’en attendaient les colons, c’est-à-dire la cessation du travail.
On voit, dans les documents anglais, qu’au commencement de l’apprentissage, la plupart des planteurs répétaient sans cesse que la culture du sucre allait être abandonnée.
Il est certain que, pendant les années que dura l’apprentissage, la production du sucre ne diminua pas d’une manière sensible dans les colonies anglaises. Dans plusieurs d’entre elles elle augmenta considérablement.
A la Guyane, le produit de 1856 excéda en valeur celui de 1855 de 12 millions environ[2]. Le gouverneur annonçait, le 17 septembre 1856, que, « depuis l’abolition de l’esclavage, la valeur des propriétés s’était prodigieusement accrue dans la colonie[3]. »
On trouve également dans les mêmes documents relatifs à cette colonie, que dans le cours de 1836 et de 1837, le nombre des mariages a été, par trimestre, d’environ 500, et que celui des adultes ou des enfants fréquentant les écoles s’est élevé à 9 ou 10,000[4]. Ces faits sont d’autant plus à remarquer, qu’à la Guyane plus du quart des affrancbis étaient nés en Afrique et provenaient de la traite.
Des résultats plus satisfaisants encore furent obtenus dans l’île d’Antigue, où la liberté complète avait été accordée dès 1854 par les maîtres eux-mêmes. La transition du travail forcé au travail libre se fit dans cette colonie avec une facilité vraiment surprenante. Le bon accord n’ayant pas cessé de régner entre les blancs et les noirs, ceux-ci restèrent volontairement près de leurs anciens maîtres, dont ils ne cherchèrent pas à obtenir des salaires exagérés.
M. Halley, commandant le brick de l’État le Bisson, ayant été