Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/379

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gnité et de la disposition intérieure de celui qui les administre, mais de la disposition et de la foi des personnes qui les reçoivent ; en sorte qu’un sacrement ne serait sacrement et n’aurait toute sa force qu’au moment même où l’on y participe, et cela avec foi, mais qu’en dehors de la participation, ou dans le cas d’une participation sans foi, ce ne serait plus un sacrement, mais une œuvre frappée de stérilité (pp. 373-373).

La théologie ne nie pas ces doctrines mensongères ; elle en fait l’exorde de sa doctrine sur les sacrements qu’ensuite elle examine à part. Avant de la suivre dans cet exposé, il est nécessaire d’indiquer ce subterfuge des soi-disant preuves de l’origine divine des sacrements, puisqu’elle sera appliquée à tous les sacrements.

On a défini le sacrement, une action extérieure qui communique à qui la reçoit la grâce réelle, c’est-à-dire une force morale particulière. Il est dit ensuite que le sacrement, c’est-à-dire l’action qui communique la grâce à celui qui la reçoit, a été établi par le Christ. On indique ensuite que Christ, et ce n’est que dans le cas du baptême, a prescrit aux croyants ou aux disciples, une certaine action. On en conclut que Christ a établi les sacrements, c’est-à-dire telles actions qui, accomplies par la hiérarchie, communiquent aux croyants une force morale particulière.

La tromperie réside en ce qu’on affirme que Christ a établi le sacrement, c’est-à-dire une action extérieure communiquant la grâce intérieure, en