Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol10.djvu/437

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XXX

En revenant à Gorki, après avoir quitté le prince André, Pierre ordonna à son écuyer de préparer les chevaux et de l’éveiller le matin de bonne heure. Après avoir donné ces ordres, il s’endormit derrière le paravent dans un petit coin que Boris lui avait cédé.

Quand Pierre s’éveilla tout à fait, le lendemain matin, il n’y avait plus personne dans l’izba. Les vitres de la petite fenêtre tremblaient ; l’écuyer, devant lui, le secouait.

— Votre Excellence ! Votre Excellence ! Votre Excellence !… disait l’écuyer en secouant Pierre par l’épaule, avec persistance, sans le regarder, et n’ayant évidemment pas l’espoir de l’éveiller.

— Quoi ? C’est commencé ? Déjà temps ? dit Pierre en s’éveillant.

— Veuillez entendre la canonnade, dit l’écuyer, un soldat en retraite. Tous ces messieurs sont déjà