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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/266

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II

Le pressentiment d’Anna Pavlovna se réalisait en effet. Le lendemain, pendant le service d’action de grâces à la cour, en l’honneur de l’anniversaire de l’empereur, le prince Volkonskï était prévenu à l’église et recevait un pli venant du prince Koutouzov. C’était le rapport écrit par Koutouzov du village Tatarinovo, le jour de la bataille. Koutouzov écrivait que les Russes n’avaient pas cédé un pouce de terrain, que les pertes des Français étaient supérieures aux nôtres et qu’il faisait ce rapport à la hâte, au champ de bataille, sans connaître encore les dernières nouvelles. Alors, c’était la victoire. Et aussitôt, sans sortir de l’église, on remercia le Créateur pour son aide et pour la victoire.

Le pressentiment d’Anna Pavlovna était réalisé et toute la matinée, dans la ville, régnait une impression joyeuse de fête. Tous regardaient la victoire comme un fait accompli et parlaient déjà de