Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/459

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XVI

La nuit était sombre et chaude. Il pleuvait depuis quatre jours. Après avoir changé deux fois de chevaux et parcouru au galop, pendant une heure et demie trente verstes sur une route boueuse, Bolkhovitinov, à deux heures de la nuit, arriva à Letachevka. Il descendit devant l’isba sur la clôture de laquelle se trouvait l’écriteau « état-major », et, laissant son cheval, il pénétra dans le vestibule très sombre.

— Le général de service, pressé, très urgent ! prononça-t-il à quelqu’un qui, dans le vestibule, se soulevait en bâillant.

— Il est très indisposé, voici trois nuits qu’il ne dort pas, chuchota la voix d’un brosseur. Veuillez éveiller d’abord le capitaine.

— Très urgent. De la part du général Dokhtourov, dit Bolkhovitinov en s’avançant dans la porte ouverte qu’il avait trouvée à tâtons. Le brosseur