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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/75

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XII

Jusqu’au 1er septembre, c’est-à-dire jusqu’à la veille de l’entrée de l’ennemi à Moscou, les Rostov restèrent en ville.

Depuis que Pétia, entré dans le régiment des cosaques du prince Obolensky, était parti à Biélaïa-Tzerkov où se formait ce régiment, la comtesse était en proie à la crainte. L’idée que ses deux fils se trouvaient à la guerre, que tous les deux n’étaient plus sous son aile, qu’aujourd’hui ou demain l’un ou l’autre ou tous les deux pouvaient être tués comme les trois fils d’une de ses amies, lui venait en tête pour la première fois, cet été, avec une clarté cruelle. Elle essayait de faire revenir Nicolas ; elle voulait partir elle-même retrouver Pétia, l’emmener quelque part à Pétersbourg, mais l’une et l’autre chose étaient impossibles. Pétia ne pouvait s’éloigner du champ de l’action qu’avec son régiment ou en permutant. Nicolas se trouvait