Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À son retour d’Italie, il trouve en France un gouvernement dans cette période de décadence où les hommes qui sont au pouvoir disparaissent inévitablement.

Et, spontanément, se présente à lui l’issue de cette situation dangereuse : une expédition insensée, non motivée, en Afrique. De nouveau, ce qu’on appelle le hasard l’accompagne : l’inaccessible Malte se rend sans coup férir ; les actes les plus impudents sont couronnés de succès. La flotte ennemie qui, ensuite, ne laisse pas passer une seule barque, donne passage à une armée entière. En Afrique, une série de crimes sont commis sur des habitants presque sans armes. Et les hommes qui commettent ces crimes, et surtout leurs chefs sont persuadés que c’est beau et qu’ils font des actes dignes de César et d’Alexandre de Macédoine.

Cet idéal de la gloire et de la grandeur qui consiste à ne rien trouver de mauvais pour soi et à s’enorgueillir de chaque crime en lui attribuant une importance incompréhensible, cet idéal qui doit guider cet homme et ses compagnons se forme en Afrique.

Quoi qu’il fasse, tout lui réussit : la peste l’épargne, la cruauté du meurtre des captifs ne lui est pas imputée à crime. Imprudent jusqu’à l’enfantillage, son départ non motivé et peu noble de l’Afrique, où il abandonne ses compagnons malheureux, lui est compté comme un mérite, et, de