Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/312

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As-tu vu la princesse ? Est-ce vrai qu’elle est amoureuse de X ?

— Oui, peux-tu t’imaginer…

À ce moment entraient Nicolas et la comtesse Marie.

Pierre, sans laisser son fils, se pencha pour les embrasser et répondit à leurs questions. Mais on voyait que malgré le grand nombre de choses intéressantes dont il fallait parler, la petite tête vacillante, en bonnet, captivait toute l’attention de Pierre.

— Comme il est gentil ! dit la comtesse Marie en regardant l’enfant et jouant avec lui. Sais-tu, Nicolas, dit-elle à son mari, je ne comprends pas que tu n’apprécies pas le charme de ces merveilles ?

— Je ne comprends pas ; je ne peux pas comprendre, dit Nicolas en regardant le bébé d’un air indifférent. Un morceau de chair. Allons, Pierre…

— Et pourtant c’est un père si tendre, reprit la comtesse Marie pour justifier Nicolas ; mais seulement quand l’enfant atteint une année.

— Non, Pierre les soigne admirablement, dit Natacha. Il dit que sa main est juste à la mesure du derrière du bébé. Regardez.

— Oui, mais pas pour cela, dit tout à coup Pierre en riant et remettant l’enfant à la vieille bonne.